mAELSTROm

All images copyright © 2000-2025 Philippe Moisan. All rights reserved.

Maelström est une vibration.
Un appel sourd vers cette beauté profonde que nous fuyons, parce qu’elle nous confronte à nous-mêmes.

Lorsque nous consentons enfin à voir, cela ne dure qu’un instant.
Puis, par habitude ou peur, nous replongeons dans nos souffrances.

Ce travail est une errance à travers cinq séries photographiques —
des fragments de silence, de lumière et de matière,
où forêts, ciels, cascades, ruines ou vitraux deviennent des seuils.
Des refuges éphémères dans nos vies fuyantes.

Il existe un lien secret entre les édifices naturels et les sanctuaires construits.
Même verticalité, même lumière, même silence.
Mais ici, c’est la spiritualité qui guide — non la religion.
La spiritualité propose des chemins ouverts.
La religion impose ses murs.

Les Japonais parlent du shinrin-yoku, ce bain de forêt où la lumière s’égoutte le long des troncs.
C’est cela que je cherche à saisir :
la chorégraphie invisible entre l’ombre, la lumière, la lenteur.
Et cette sensation première — celle qui précède les mots et réveille le vivant.

Je vous invite à entrer dans ces images comme on entre dans un temple sans nom.
À laisser le temps s’effacer.
À ressentir.


Mais toute lumière porte son revers.
À force de scruter les élans, les élévations et les seuils, le regard bascule.
Le Maelström, dans son intensité même, ouvre sur un vertige.
De l’appel du sacré à la fracture intérieure, un passage s’opère —
et ce passage mène inévitablement vers les Abysses.

Maelström is a vibration.
A muffled call toward that profound beauty we avoid, because it confronts us with ourselves.

When we finally consent to see, it lasts only for a moment.
Then, out of habit or fear, we sink back into our sufferings.

This work is a wandering through five photographic series —
fragments of silence, of light and matter,
where forests, skies, waterfalls, ruins, or stained glass become thresholds.
Ephemeral shelters in our fleeting lives.

There exists a secret kinship between natural edifices and constructed sanctuaries.
The same verticality, the same light, the same silence.
But here, it is spirituality that guides — not religion.
Spirituality offers open paths.
Religion imposes its walls.

The Japanese speak of shinrin-yoku, that forest bath where light drips along the trunks.
This is what I seek to grasp:
the invisible choreography between shadow, light, and slowness.
And that primordial sensation — the one that precedes words and awakens the living.

I invite you to enter these images as one enters a nameless temple.
To let time dissolve.
To feel.


But every light bears its reverse.
In gazing too long at ascents, elevations, and thresholds, the eye tilts.
The Maelström, in its very intensity, opens onto a vertigo.
From the call of the sacred to an inner fracture, a passage unfolds —
and this passage leads inevitably toward the Abysses.

All images copyright © 2000-2025 Philippe Moisan. All rights reserved.